En premier lieu, il faut revenir à la lecture Traditionnelle des quatre sens de l'écriture.
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![]() | ST BONAVENTURE |
C'est la signification apparente des mots et de l'histoire.
On l'appelle aussi sens historique
C'est le premier sens sous la lettre. Il enseigne les mystères du Christ et de l'Église.
C'est le sens "moral". le message perçu appelle à la vertu, au retournement du cœur.
C'est le sens qui nous entraîne à la contemplation des choses cachées, invisibles et célestes. Il nous entraîne déjà à vivre dans la Vie Éternelle.
Mon goût personnel pour le "docteur séraphique",
m'incite à vous proposer les quatre sens que St Bonaventure
interprète dans l'Écriture.
Pour St Bonaventure l'Écriture n'a pas besoin de preuves. Elle est
authentique, à prendre comme elle nous est donnée. Ce qui ne
doit pas empêcher l'usage de la raison; mais la raison éclairée par la foi.
il s'appuie sur St Paul (Épître aux Éphésiens) :
3 14 C'est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père
3 15 de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son
nom.
3 16 Qu'Il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de
puissance par son Esprit pour que se fortifie en vous l'homme
intérieur,
3 17 que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous
soyez enracinés, fondés dans l'amour.
3 18 Ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec tous les
saints, ce qu'est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la
Profondeur,
3 19 vous connaîtrez l'amour du Christ qui surpasse toute
connaissance, et vous entrerez par votre plénitude dans toute la
Plénitude de Dieu. (B.J)
Voyons cela.
![]() | Largeur |
![]() | Longueur |
![]() | Hauteur |
![]() | Profondeur |
(...)L'écriture se présente à nous divisé en deux
testaments, l'ancien et le nouveau.
(...) L'Écriture est donc semblable à un large fleuve qui
s'accroît sans cesse de l'apport d'eaux nombreuses au fur et à
mesure qu'il coule. Il y eut d'abord les Écritures les livres
légaux, puis survint l'eau de la sagesse des livres historiques,
ensuite la doctrine du très sage Salomon, puis la doctrine des
saints Prophètes. Enfin, la doctrine évangélique a été
révélée, proférée par la bouche corporelle du Christ,
consignée par les Évangélistes, divulguée par les Apôtres. Il
faut y ajouter les enseignements que l'Esprit Saint en venant sur
eux nous a, par eux, enseignés, de sorte qu'ainsi conduits vers
la vérité tout entière, par l'Esprit Saint selon la promesse
divine, ils donnent à l'Église du Christ la doctrine de toute
vérité salutaire et répandent en parachevant la Sainte Écriture, la connaissance de la vérité.
(...) consistant dans la description des temps et des âges,
depuis l'origine du monde jusqu'au jour du jugement.
(...)la loi de la nature, celui de la loi écrite, et de la loi
de grâce
(...)Ainsi donc, tout ce monde est décrit par l'Écriture dans un
déroulement ordonné s'écoulant depuis le début jusqu'à la
fin, à la manière d'un magnifique poème bien réglé où l'on
peu contempler dans le déroulement du temps la variété, la
multiplicité et l'équité, l'ordre, la rectitude et la beauté
des nombreux jugements divins procédant de la sagesse de Dieu
qui gouverne le monde. Comme personne ne peut voir la beauté
d'un poème que si son regard se porte sur l'ensemble, ainsi
personne ne voit la beauté de l'ordre et du gouvernement de
l'univers s'il ne vit assez longtemps pour que ses yeux de chair
en perçoivent le cours total et personne ne peut par soi-même
prévoir l'avenir. L'Esprit-Saint y pourvoit en nous donnant le
livre de la sainte Écriture dont la longueur se mesure au
déroulement du gouvernement de l'univers.
(...)consistant dans la description des hiérarchies
ordonnées en degrés, la hiérarchie ecclésiastique, la
hiérarchie angélique et la hiérarchie divine, appelés encore
hiérarchie sub céleste, céleste et supra céleste, de sorte
qu'elle décrit la première de ces hiérarchies en toute
clarté, la seconde d'une manière en peu voilée, la troisième
d'une manière secrète.
(...)L'Écriture ne possède donc pas seulement une matière très
haute par laquelle elle délecte notre intelligence d'une
manière admirable et, en la délectant de plus en plus, elle
l'habitue aux visions et aux contemplations des divins
spectacles.
(...)consistant dans la multiplicité des intelligences
mystérieuses. Car outre, le sens littéral, elle doit être
exposée en divers endroits d'une façon triple,
allégoriquement, moralement et anagogiquement. Il y a allégorie lorsque, par un fait, est indiqué un autre fait selon lequel nous
devons le croire. Il y a tropologie ou moralité lorsque, par ce
qui est fait, nous est donné autre chose qu'il faut faire. Il y
a anagogie, comme une invitation à s'élever, lorsqu'il est
donné d'entendre ce qu'il faut désirer, à savoir la félicité
éternelle des bienheureux.
(...)l'Écriture sainte donnée par l'Esprit-Saint assume le livre
de la créature en le rapportant à sa fin selon une triple
intelligence, afin que par la tropologie nous ayons la
connaissance de ce qu'il faut faire avec courage, par
l'allégorie, de ce qu'il faut croire en toute vérité, par
l'anagogie, de ce qu'il faut désirer avec délectation.
Ainsi purifiés par l'opération des vertus, illuminés par une
foi radieuse et rendus parfaits par une ardente charité, nous
parviendrons enfin à la récompense éternelle.