Vous êtes le sel de la terre

 

Il y a 32 mentions du mot sel dans la Bible (B.J).

 

On rapporte seulement une fois son usage par Jésus. Trois évangélistes nous le citent :

 

Matthieu

Marc

Luc

 

Qu’est-ce que le sel dans la Bible ?

 

En dehors de ses vertus culinaires (Job 6, 6 Un aliment fade se mange-t-il sans sel, le blanc de l'œuf a-t-il quelque saveur ?) le sel a des qualités curatives et toniques (Ezéchiel 16, 4 A ta naissance, au jour où tu vins au monde, on ne te coupa pas le cordon, on ne te lava pas dans l'eau pour te nettoyer, on ne te frotta pas de sel, on ne t'enveloppa pas de langes.) et quand on n’en a pas reçu…

 

Le sel, comme l’eau peut être signe de mort ou de vie. C’est toujours, on le remarque quand tout est envahi par les eaux et/ou le sel que la terre est dévastée… Je ne conclue pas là-dessus, je le constate.

 

Mais c’est d’abord le signe de l’Alliance de Dieu et des hommes. Je vous invite à lire les versets suivants et si vous avez une Bible à lire le contexte de ces versets :

 

Lévitique 2, 13

Nombres 18, 19


Et d’autres que vous pouvez lire dans la liste

 

Le sel est aussi ce qui purifie, apporte de la guérison, par exemple : 2 Rois 2 20

 

Il est ce qui est indispensable à la vie : Siracide 39,26

 

 

 

Ce que Jésus veut nous dire…

 

Je crois que Jésus en parlant du sel pour ses apôtres et pour ses disciples, veut nous monter que nous avons une place particulière à tenir dans l’humanité.

 

Nous avons à :

Donner du goût dans un monde dégoûté de tout.

Participer à la guérison d’un monde malade

Etre signe de la Nouvelle Alliance

Etre signe de contradiction dans ce monde qui n’aime que ce qui lui ressemble…

 

Mais il y a bien plus encore. La phrase : … si le sel vient à s’affadir… est une petite parabole qui ouvre sur de grandes choses. En effet on n’a jamais vu du sel qui avait perdu de son goût. Certains traducteurs écrivent : …si le sel devient fou (selon Dieu)… ce qui ouvre beaucoup de perspectives quant au sens. La Parole de Jésus introduit à l’idée de sagesse et de folie selon Dieu, évidemment. Dans ce cas il faut interroger Saint Paul : et ses nombreuses allusions à l’opposition radicale entre sagesse de Dieu et sagesse du monde (et aussi folie de Dieu et folie du monde) :

 

 

1 Cor 1, 7 - Car le Christ ne m'a pas envoyé baptiser, mais annoncer l'Évangile, et cela sans la sagesse du langage, pour que ne soit pas réduite à néant la croix du Christ.

18 - Le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu.

19 - Car il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et l'intelligence des intelligents je la rejetterai.

20 - Où est-il, le sage ? Où est-il, l'homme cultivé ? Où est-il, le raisonneur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde ?

21 - Puisqu'en effet le monde, par le moyen de la sagesse, n'a pas reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu, c'est par la folie du message qu'il a plu à Dieu de sauver les croyants.

22 - Alors que les Juifs demandent des signes et que les Grecs sont en quête de sagesse,

23 - nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens,

24 - mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, c'est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu.

25 - Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.

26 - Aussi bien, frères, considérez votre appel : il n'y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de gens bien nés.

27 - Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort ;

28 - ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est,

29 - afin qu'aucune chair n'aille se glorifier devant Dieu.

 

(…)

 

1 Cor 2, 1 - Pour moi, quand je suis venu chez vous, frères, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige de la parole ou de la sagesse.

2 - Non, je n'ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié.

3 - Moi-même, je me suis présenté à vous faible, craintif et tout tremblant,

4 - et ma parole et mon message n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse ; c'était une démonstration d'Esprit et de puissance,

5 - pour que votre foi reposât, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

6 - Pourtant, c'est bien de sagesse que nous parlons parmi les parfaits, mais non d'une sagesse de ce monde ni des princes de ce monde, voués à la destruction.

7 - Ce dont nous parlons, au contraire, c'est d'une sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée, celle que, dès avant les siècles, Dieu a par avance destinée pour notre gloire,

8 - celle qu'aucun des princes de ce monde n'a connue - s'ils l'avaient connue, en effet, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloire -

 

(…)

1 Cor 3, 18 - Que nul ne se dupe lui-même ! Si quelqu'un parmi vous croit être sage à la façon de ce monde, qu'il se fasse fou pour devenir sage ;

19 - car la sagesse de ce monde est folie auprès de Dieu. Il est écrit en effet : Celui qui prend les sages à leur propre astuce ;

20 - et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages ; il sait qu'elles sont vaines.

 

 

Nous voyions combien l’Evangile dans les moindres de ses mots, peut nous ouvrir à une conversion radicale… ceci en est un exemple.

 

 

Pour terminer, je vous propose une homélie de Saint Jean Chrysostome

 

 

 

 

HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME

(Sur Matthieu; homélie 15)

 

...Après leur avoir adressé de semblables exhortations, il les fortifie de nouveau par ses louanges. Comme il leur imposait des préceptes ardus, sublimes, et bien supérieurs à ceux de l'ancienne loi, il prévient chez eux la surprise et le découragement; il ne veut pas qu'ils puissent dire : Comment pourrons-nous les accomplir ? Écoutez donc comment il leur parle : «Vous êtes le sel de la terre.» (Mt 5,13). C'est leur montrer qu'il doit nécessairement leur imposer de tels préceptes. - Ma parole vous est confiée non pour votre vie seule, mais dans l'intérêt du monde entier. Je ne vous envoie pas à deux villes, à dix ou même à vingt, votre mission n'est pas limitée comme celle des anciens prophètes; elle embrasse la terre, la mer, tous les peuples de l'univers sans exception, en dépit de l'opposition que vous y rencontrerez. - En leur disant, en effet : «Vous êtes le sel de la terre,» il leur déclare que la nature humaine est entièrement affadie, qu’elle est corrompue par le péché. Aussi leur demande-t-il surtout les vertus que suppose la sollicitude pour le salut du prochain. Celui qui pratique la douceur, la modestie, la miséricorde et la justice, ne renferme pas en lui-même les bonnes œuvres qu'il accomplit; il a soin que ces sources pures coulent aussi pour l'avantage et le bien des autres. Quiconque également a le cœur pur, l'homme pacifique et celui qui souffre persécution pour la vérité, dirige sa vie d'une manière utile à tous. - Ne pensez pas, semble-t-il leur dire, que je vous appelle à des combats sans importance, que je vous charge de médiocres intérêts : «Vous êtes le sel de la terre.» Quoi donc ? rétablirent-ils les chairs gangrenées ? Non certes; car le sel ne fait plus rien à ce qui déjà tombe en pourriture. Leur puissance n'allait pas jusque-là; mais, ce que le Seigneur avait renouvelé, délivré de la corruption, et puis remis à leur dévouement, ils y répandaient le sel, afin de tout conserver dans cet état de rénovation, œuvre directe de la puissance divine. Affranchir les hommes de la puanteur du péché, ce fut le prodige opéré par le Christ; les empêcher de la contracter de nouveau, c'était le devoir que les disciples avaient à remplir par leur zèle et leurs fatigues.

Voyez comme il leur découvre par degrés qu'ils ont une mission supérieure à celle des prophètes. Il ne les établit pas les docteurs de la Palestine, il leur confie toutes les contrées de l'univers; et cette doctrine, ils doivent l'enseigner en inspirant une crainte salutaire. Chose admirable, ce n’est pas en flattant, ce n'est pas eu ménageant qu'ils gagnent l’affection des hommes, c'est en agissant d'une manière vive et forte comme le sel. - Ne soyez donc pas étonnés, semble-t-il dire encore, que je m'adresse à vous, de préférence aux autres, lorsqu'il s'agit d'aborder de si grands dangers. Songez à combien de cités et de peuples, à quelles nations diverses je vais vous envoyer et vous préposer. Aussi ne faut-il pas que vous soyez seuls sages, je veux que vous rendiez les autres tels. Ils doivent avoir une grande prudence, ceux qui reçoivent une pareille mission, puisque le salut des autres périclite en eux, et de plus une vertu surabondante, qui puisse déborder sur le prochain. Si vous n'étiez pas ainsi disposés, vous ne vous suffiriez pas à vous-mêmes.

Ne vous attristez pas comme si je vous disais des choses trop pénibles. En voici la raison : Quand les autres sont tombés dans l'affadissement, vous pouvez les relever par votre ministère; mais vous, si la même chose vous arrive, vous exposez les autres à périr avec vous. Par conséquent, plus ont d'importance les intérêts qui vous sont confiés, plus vous devez déployer de zèle. - C'est pour cela que le Christ ajoute : «Si le sel vient à perdre sa saveur, avec quoi salera-t-on ? Il ne vaut plus pour rien, si ce n'est pour être jeté dehors et foulé aux pieds.» (Ibid., 13). Les autres, tomberaient-ils mille fois, peuvent aisément obtenir pardon; mais celui dont le devoir est d'enseigner n'a pas d'excuse dans ses chutes et subira le dernier châtiment. De peur qu'en entendant ces paroles : «Quand les hommes vous outrageront, vous persécuteront, disant de vous toute espèce de mal,» ils n'osent pas aborder leur ministère, le Sauveur leur dit ceci : Si vous n'êtes pas prêts à supporter tous ces mauvais traitements, votre élection est inutile. Vous n'avez pas à craindre les malédictions, c'est l'apparence de l'hypocrisie que vous avez à craindre; car la dissimulation vous affadit et vous jette sous les pieds des hommes. Si vous persistez à remplir envers eux votre devoir dans toute sa rigueur, et s'ils vous récompensent par des injures, c'est alors que vous devez vous réjouir; il est dans la nature du sel de stimuler la mollesse et de la mordre au cœur. Il ne faut donc pas s'étonner si vous soulevez des malédictions; mais elles ne sauraient vous nuire, elles attestent même votre fermeté. Si la crainte d’en être assaillis vous enlève l'énergie de votre ministère, vous tombez dans un bien plus grand mal, vous encourez le blâme et le mépris de tous les hommes. C'est ce que l'évangile appelle être foulé aux pieds...

 

 

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