Pour la beauté des mots
et des différences
Pour la beauté des mots et des différences |
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L’immigration d’origine protestante a rarement fait l’objet d’études approfondies. Voulant souligner le quatrième centenaire de l’Édit de Nantes, signé par Henri IV le 13 avril 1598, l’auteur retrace l’histoire et la pénétration du protestantisme français en Amérique du XVIe au XIXe siècles. Vous découvrirez peut-être parmi les noms de personnages historiques, tels Roberval et de Monts, huguenots reconnus, celui de l’un de vos ancêtres, huguenot souvent méconnu.
Au delà des grandes épopées et des aventures incroyables de nos ancêtres et de nos contemporains, la collection Patrimoine explore de nouvelles contrées historiques. Les mille et une facettes de notre histoire sont autant de miroirs qui reflètent, mais masquent aussi, des réalités parfois surprenantes de notre passé et de notre présent. La collection Patrimoine vous fera découvrir des pages méconnues, mais fascinantes de notre histoire et vous entraînera dans des univers qui ont marqué de façon indélébile la trame historique et sociale de notre pays.
Robert Larin est né à Montréal en 1947. Il s’est fait remarquer par ses écrits en littérature jeunesse, par ses conférences en France et au Canada, et par ses écrits dans différents domaines : études littéraires, études historiques et études sur les mathématiques. Il complète actuellement un doctorat en histoire à l’Université de Montréal.
Éditions de la Paix, 1998, 206 pages,
bibliographie de 16 pages, 46 illustrations, cartes,
tableaux et index onomastique de 330 noms,
15 x 23 cm, 24,95 $ can. ISBN
2-921255-56-1
COMMANDES : Éditions de la Paix, Édipresse,
Librairie du Québec à Paris, Transat en Suisse.
Rappel historique
Jean-Paul Tessier
L’Édit de Nantes était basé sur le principe de réciprocité, soit de donner aux protestants en France des conditions de pratique religieuse semblables à celles des catholiques en Angleterre.
En 1685, Louis XIV sentant sa mort prochaine et voulant sauver son âme, écrit madame de Maintenon ( p. 103 ), révoqua l’édit. Les persécutions déjà coutumières augmentèrent, la fuite des capitaux et d’une population aisée s’accentua pour aller grossir le nombre des ennemis jurés de la France dans presque tous les pays européens, surtout en Suisse et aux Pays-Bas. Plusieurs protestants fuirent en Grande-Bretagne pour rejoindre les armées du roi ennemi de la France et le combattre, notamment en venant prendre le Canada. C’est ce qui arriva en 1628, les frères Kirke qui prirent Québec étaient nés d’une mère française à Dieppe ( p. 76 ) ; et en 1759, sur les Plaines d’Abraham, beaucoup de soldats et d’officiers anglais étaient d’origine française et parlaient encore le français, même s’ils s’étaient réfugiés dans les colonies américaines ( p. 87 ).
La chute du Canada provoqua un curieux renversement de situation : les protestants toujours persécutés et forcés à l’abjuration sous le Régime français devenaient alors les maîtres. Et la hiérarchie catholique s’est alliée au conquérant. C’est ainsi qu’en 1837, l’Église toujours fidèle à elle-même, a tout fait pour contrer la rébellion des Patriotes.
Rien de surprenant alors que les chefs de la rébellion et de nombreux catholiques se soient éloignés de l’Église, comme Louis-Joseph Papineau et ses proches. Même des membres du clergé ont apostasié et embrassé la religion protestante, notamment, les curés de Beauharnois, de Terrebonne, des Éboulements, etc. ( p. 168 ). Charles Chiniquy, les missionnaires anglais et suisses eurent la partie belle. Saint-Blaise et L’Acadie, particulièrement, les accueillirent pour créer la mission Grande-Ligne qui existe toujours.
Les protestants du Régime anglais nous ont-ils autant maltraités qu’on les a maltraités sous le Régime français ?... Si l’intolérance religieuse n’avait pas été notre lot à cette époque, est-ce que nos relations avec les nouvelles colonies américaines " protestantes " auraient été différentes ? Pourquoi pas un Canada français ( catholique et/ou protestant ) au nord des États-Unis anglo-protestants ?...
Après avoir parcouru ce livre, pourquoi ne pas rêver d’un peu plus d’harmonie en relisant l’Histoire ?
