Jade, Jouchka et Petit Trésor

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Si vous êtes heureux et que vous ne le montrez pas... c’est comme si vous ne l’étiez pas. D’ailleurs, aimer, c’est être heureux, et offrir son bonheur à l’autre.

Voici le secret de ces trois petits livres. François Garagnon nous les offre comme on confie à un ami le secret du bonheur. Un secret, c’est quelque chose venant du cœur que l’on ne confie qu’à une seule personne à la fois, dans le creux de l’oreille. De cœur à oreille et d’oreille à coeur, le secret fait communier ensemble ceux qui l’ont accueilli et enfoui dans la bonne terre de leur coeur pour qu’il donne du fruit.

Le secret du bonheur, seul les cœurs d’enfants peuvent l’accueillir, car c’est déjà le Royaume de Dieu, or quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n’y entrera pas. (Lc 18, 15).

J’aime à retrouver en Raphaël, le grand ami de Jade, grand pas seulement par la taille, mais par la place qu’il tient dans le coeur, le visage de l’auteur qui, par la bouche de la petite fille, avoue n’être pas un monsieur, mais un p’tit garçon manqué.

Ainsi avant d’entrer dans ces livres, de les humer comme on le fait d’un parfum précieux ou d’un grand cru, redevenons petit garçon ou petite fille. Laissons nous nous émerveiller par la beauté de la simplicité et de la proximité de Dieu; il est comme un papa qui a l’air sévère, difficile à aborder... et on s’aperçoit qu’il a tout plein de tendresse dans le dedans de lui.

Avouons qu’il n’est pas banal de voir un livre dédié à Dieu. Et bientôt suivi de deux autres Confessions des grandes oeuvres du Seigneur dans la vie de l’auteur.

Si Jouchka et petit Trésor, sont deux êtres bien en chair et en os, en coeur et en joie, il est permis de se demander qui est Jade. Sa vivacité et sa «pétillance» sont bien la preuve de son existence. D’ailleurs l’auteur lui même avoue l’avoir rencontrée un jour de juin 1992. A dire vrai, il s’agit plutôt de sa sœur jumelle, Jouchka, qui a tant ému et comblé la petite Jade habitant le coeur de François Garagnon.

 

Jade est une petite fille que l’auteur nous dit avoir rencontré un jour, nul ne sait ou. Petite fille curieuse du vaste monde, Jade part à l’exploration des paysages intérieurs, jardins secrets de l’âme qui, comme ceux de la terre, sont soumis au rythme des saisons. La voilà donc, comme son lointain ancêtre en Eden, appelée à cultiver le jardin qui lui est confié.

Vive comme l’eau d’une cascade bondissant de rocher en rocher, elle éclabousse de joie le lecteur comme pour l’inviter à se plonger dans le bonheur de vivre. Pourtant, il n’est pas toujours facile de vivre quand les nuages gris foncés se donnent rendez vous dans notre horizon intérieur. Il faut alors croire vraiment que le soleil, là-haut, continue à briller et résolument croire à la force du sourire pour à nouveau sentir ses rayons nous illuminer, nous réchauffer et dissiper les pensées noires.


Ne nous y trompons pas, Jade nous donne là une grande leçon de Vie : en nous invitant à contempler le soleil, c’est Jésus qu’elle nous invite à contempler, lui qui a dit qu’il serait avec nous jusqu’à la fin du monde. Rien de plus simple que de vivre sous le regard de Dieu : il suffit de laisser l’Amour pénétrer jusqu’au plus intime du coeur. Là, les rêves prennent forme avant de s’embellir en devenant réalité. Ne croyons pas trop vite qu’il n’y ait rien à faire. L’abandon dont elle nous entretien est l’attitude spirituelle la plus active qui soit. En effet il s’agit d’abandonner nos petits projets pour rejoindre ceux de Dieu, tellement grands qu’ils donnent parfois le vertige. Les moines appellent cela «renoncer à la volonté propre», et croyez-moi, c’est le grand secret du bonheur : libéré de lui-même le coeur se met alors battre au rythme de celui de Dieu.

Partie en quête des mystères de la vie, Jade ne tarde pas à comprendre qu’elle explore les chemins du bonheur. Elle a la chance d’être guidée et entraînée sur la route par de vrais amis dont Raph’ est le type. Dans la Bible, Raphaël est un des plus grand Archange, un de ceux qui se tiennent devant la face de Dieu. Son nom signifie «Dieu guérit». Comme il avait guidé Tobie au long de son chemin, il guide la petit Jade dans sa réflexion. En lui faisant découvrir sa cécité, il la mène à l’école de «Monsieur Saint-Esprit» ou elle apprendra à déchiffrer les choses invisibles, à agir sous sa motion. Car, finalement, Dieu ne nous appelle pas à vivre une morale mais bel et bien à vivre de l’Amour, à devenir Amour. Cela nécessite donc de résolument de changer d’attitudes et s’appliquer au Beau, au Bon et au Bien ; Jade appelle cela les B-attitudes.

 

 

Quelle chose étrange de rencontrer pour la première fois quelqu’un que l’on connaît depuis très longtemps. Il est des rencontres qui sont comme une réponse à un appel secret, comme une reconnaissance. Elles sont comme un appel, une vocation à manifester l’amour qui est Dieu. En ce sens, elles sont des moments d’éternité, inscrites dans le ciel. Comment passer à côté d’un tel bonheur, comment le cacher ? N’est-il pas du bonheur comme de la flamme d’un cierge qui se communique en se démultipliant sans jamais rien perdre d’elle-même ?

François Garagnon, avec beaucoup de délicatesse, nous fait partager son émerveillement en découvrant Jouchka cette jeune hongroise dont la fraîcheur évoque la clarté de la candeur et la droiture de la force. Certes, il nous parle d’elle avec des yeux d’amoureux qui transfigurent la réalité en faisant paraître la beauté cachée. Il évoque le parfum de sa Bien-Aimée, plus qu’elle-même.

Au fil des pages le lecteur est invité à redécouvrir la beauté de chaque instant de la vie, de chacune de ces secondes dont nous sommes millionnaires, afin d’en faire des instants d’éternité. C’est-à-dire des lieux ou le temps semble, non pas suspendu, mais accompli.

Jouchka est déconcertante de simplicité, de vérité. Son ambition : être ce qu’elle est. Son secret : croire avec la même intensité qu’elle désire. Croire, c’est à dire avoir foi. Désirer, n’est ce pas être tout tendu vers un objectif ? Et quel plus grand désir que de tendre à l’accomplissement des dons qui habitent notre coeur ? Jouchka a foi en la vie et en son Auteur qui en est la source. Pas à pas, elle provoque son Bien-Aimé à goûter la douceur de l’action du Saint-Esprit. Il est bien difficile à l’écrivain de rendre compte de ces instants si prégnants d’être, tant ils appartiennent déjà à l’éternel présent de Dieu. Les mots ne risquent-ils pas de mettre en cage le mystère de l’autre ? Il faut donc lire entre les lignes et, après le jeu des devinettes, le lecteur est invité au jeu nouveau des divinettes. Il s’agit tout simplement d’aller retrouver les traces du Créateur dans la création, d’y trouver sa présence et de s’émerveiller à chaque instant de la beauté donnée, de la bonté offerte. Comment s’étonner qu’aux yeux de Jouchka le cadeau le plus somptueux, qui n’a pas de prix est le silence, lieu de rencontre et de communion.


De la communion jaillit la vie. Quelle grâce lorsqu’elle prend le visage d’un Petit Trésor, appelé à devenir grand. Non sans humour, François Garagnon retrouve son style de petit enfant pour exprimer les souvenirs d’un petit garçon plein de vie qui a le bonheur de découvrir le monde guidé par un papa et une maman unis.

Petit Trésor complète cette trilogie du bonheur. Ses souvenirs irrésistibles sont aussi des conseils sans pareils destinés aux grandes personnes ayant oublié qu’elles ont été petit enfant, assoiffé d’écoute et de tendresse plus que de splendides cadeaux dépourvus d’âme.

Par la plume de son papa, Petit Trésor nous fait revivre ce merveilleux chemin de l’éveil à la vie, comme un appel à prendre le temps de guider les petits trésors qui nous sont confiés. Chaque jour, il fait de grandes découvertes sur le monde qui l’entoure. Il en découvre la grande beauté et aussi la blessure. Tout d’abord par son ami Gregory, oublié de ses parents. Un jour même il découvrira en lui cette blessure qui le rend méchant sans qu’il le veuille, et l’extraordinaire force du pardon. Au travers des événements de la vie de tous les jours, petit Trésor -sans en avoir l’air- montre aux grandes personnes comment réagit et pense un petit enfant, combien il est fragile et combien il a besoin d’apprendre à vivre, d’être entouré, guidé, formé à discerner le bien du mal.

Il faut en effet bien du temps pour que le petit enfant devienne un homme, pour former en lui cette petite Jade qui le guidera tout au long de sa vie et lui rappellera que, même s’il est devenu une grande personne respectable, il est toujours un petit enfant du Père qui est au ciel.

Pétris des événements de la vie quotidienne et de l’eau vive de l’Esprit, ces trois livres sont une invitation à découvrir une authentique mystique de la vie, la tête élevée vers le ciel et les pieds bien affermis sur terre. Ils sont un chemin pour aimer un-deux-trois.

Jade est cette petite voix de la conscience par laquelle Dieu aime à nous parler. Elle nous chuchote de redevenir comme un petit enfant, les bras tout tendus vers notre Père qui est aux Cieux. Lui-même, en nous élevant à la hauteur de son visage, nous révèle combien nous sommes aimables, puisque nous sommes à son image et à sa ressemblance. En nous guidant à travers les mystères de la vie, il nous apprend le secret de l’amour de soi-même, clef de l’amour du prochain qu’il nous demande d’aimer comme nous-même.

Jouchka est une invitation à l’écoute, à l’émerveillement de la découverte d’une vocation, d’une communion offerte, d’un amour à bâtir. Elle est aussi appel à répondre : «me voici» chaque jour. Au travers de ses exigences et de ses joies, elle balise un chemin conduisant à aimer Dieu avec chaque événement de la vie quotidienne.

Petit Trésor est un témoignage d’harmonie et de vie familiale. Jésus lui-même a eu besoin d’une famille pour grandir et apprendre la vie des hommes. Dans sa faiblesse de petit garçon à la fois si savant et si curieux, Petit Trésor appelle à la communion, fruit de l’amour du prochain.  

Olivier

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mise à jour le 29/05/2003